GAEC des Rives, pâtes et farines bio

Vu du ciel, Belmont semble être comme une immense clairière, d’où il est facile d’imaginer les nombreux enfants d’un passé pas si lointain descendre vers l’Allier, rivière sauvage qui creuse ses méandres en contrebas… du moins quand les travaux agricoles leur laissaient un peu de répit.
Dans les souvenirs des deux frères de la famille Boudon, il y en a eu au moins jusqu’à 25, du temps des parents… Aujourd’hui, les seuls enfants dont les cris résonnent entre les murs des maisons, sont ceux qui viennent en vacances, au gite.

Mais si ici, comme dans beaucoup de hameaux auvergnats, l’exode rural à vidé les maisons, Belmont n’en est pas mort pour autant et, si le blé a remplacé la vigne, si les sacs de farines se sont substitués aux troupeaux dans l’étable familiale, Camille, Emilien et leur mère, Danielle, perpétuent une tradition ancestrale : arriver à vivre de leurs terres et préserver la terre qui les fait vivre.
Quelles sont les activités principales du GAEC des Rives
Le GAEC de la Ferme des Rives, qui existe sous sa forme actuelle depuis 2018, quand Danielle est revenue sur l’exploitation à temps plein, avec son fils Camille installé sur l’exploitation familiale depuis 2011, et qui est au complet depuis deux ans avec l’arrivée d’Emilien dans l’aventure, est spécialisé dans la production de vaches allaitantes et surtout… de céréales.

Sur cette exploitation, aujourd’hui conduite en agriculture biologique depuis de nombreuses années, l’objectif est de maitriser, depuis la production de matières premières et jusqu’à la vente, l’intégralité du processus de fabrication de produits bio de très grande qualité.
Pour la Ferme des Rives, les matières premières ce sont les céréales, notamment le blé et le seigle, ainsi que le sarrasin, transformées en farines et vendues telles quelles ou utilisées pour la fabrication de pâtes alimentaires traditionnelles. Les moutures sont réalisées par le Moulin d’Aurouze, ancien moulin de 1923, réhabilité en 2018.

L’installation de Camille et la métamorphose de l’exploitation
Même s’il y a eu de la vigne ici, culture à l’histoire millénaire dans la Ribeyre, partie aval de la vallée du Haut-Allier et qui représentait jusqu’à plusieurs de milliers d’hectares il y a moins de deux siècles, la ferme familiale de Belmont, jusqu’à la création du GAEC, était essentiellement tournée vers l’élevage laitier, agrémenté de quelques moutons. En 2015, l’exploitation comptait encore 36 vaches laitières et une vingtaine de veaux destinés à la boucherie.

C’est sous l’impulsion de Camille, qui a passé, dans le but de devenir agriculteur lui-même, voire de revenir sur l’exploitation familiale, un BAC STAE, destiné à apprendre l’intégralité du processus de fabrication d’un produit dans l’industrie agroalimentaire, depuis le choix des matières premières jusqu’à l’emballage, puis un BTS « Industrie laitière » que le système a évolué. Son objectif, à l’époque, dans son désir de revenir travailler sur les terres de ses ancêtres, à Belmont, était de continuer à produire du lait pour faire des fromages, du beurre et des yahourts.
Ainsi, même s’il n’est pas allé au bout de son cursus, et après avoir passé 7 ans dans un corps de métier complétement différent, puisqu’il était chauffeur de VSL puis ambulancier, c’est en 2011 qu’il est revenu s’installer en tant qu’agriculteur céréalier, tout d’abord sur les terres de Paulhaguet, village d’origine de Danielle, puis sur Belmont, avec sa mère, à partir de 2016.

Du lait aux céréales, la genèse du projet de la Ferme des Rives
Quand Camille a repris une partie des terres familiales pour s’installer, à quelques kilomètres de St Privat du Dragon, il connaissait les contraintes et les difficultés liées aux exploitations laitières, à l’image de l’immense majorité des éleveurs laitiers de la moyenne montagne du Massif-Central et, de surcroit, car la ferme de Belmont était toujours vouée, à cette époque, à la production de lait.
L’offre touristique à proximité de Saint Privat du Dragon
De fait, l’objectif non dissimulé, déterminé en concertation avec sa mère, mais également avec son frère, Emilien, qui a toujours été proche de la ferme malgré une formation en électrotechnique et une vie professionnelle relativement éloignée de l’agriculture, était donc de sortir de ce schéma. L’objectif était de faire évoluer l’exploitation vers un système différent, moins dépendant de l’extérieur et plus compatible avec une vie de famille. L’idée de construire quelque chose en commun était déjà bien présente, avant même l’arrivée du deuxième frère dans le GAEC.

Du lait des 36 vaches laitières, qui occupaient encore l’étable, qui allait devenir le laboratoire de l’exploitation, aux céréales, le GAEC de la Ferme des Rives, tel qu’il existe aujourd’hui, venait de naitre. L’exploitation familiale allait continuer d’exister, mais différemment.
De la production des céréales à la vente de pâtes alimentaires
Aujourd’hui, la Ferme des Rives est-elle une exploitation céréalière qui cherche à valoriser sa production en transformant sa matière première, pour lui donner de la valeur ajoutée ou est-ce un fabriquant de farine et de pâtes alimentaires qui désirent s’assurer de la qualité des céréales qui sont utilisées pour leurs recettes ? Sûrement un peu des deux tant la volonté de notre famille d’agriculteur est d’exceller à tous les niveaux.

Ainsi, l’objectif de la Ferme des Rives est de produire des céréales en agriculture biologique et de les transformer en farine bio qui sera vendue ensuite telle quelle ou transformée en ce qui est aujourd’hui la spécialité de la Ferme des Rives, les pâtes alimentaires bio artisanales traditionnelles.

Qu’est ce que l’agriculture biologique pratiquée par le GAEC des Rives
L’exploitation du GAEC de la Ferme des Rives, destinée aujourd’hui à faire vivre trois familles, représente environ 140 hectares destinés aux céréales et 40 hectares aux prairies. L’idée est d’être le plus autosuffisant possible et, si la majorité des terres disponibles sont destinées aux cultures, les prairies accueillent, quant à elle, environ 45 vaches allaitantes. Les vaches allaitantes, qui ne demandent pas autant de présence que les vaches laitières amènent le fertilisant aux terres destinées aux céréales et entretiennent les prairies. Seuls des aliments pour les veaux (bio et altiligériens) et du guano de poules destiné à la fertilisation des terres agricoles proviennent de l’extérieur de l’exploitation.

Le GAEC des Rives tend vers l’autosuffisance en termes d’intrants
Le GAEC de la Ferme des Rives, qui tient son nom du fait que l’exploitation valorise deux sites bien distincts, le premier à Belmont, en rive droite de l’Allier, et le deuxième sur les rives de la Senouire, à proximité de Paulhaguet, est en agriculture biologique depuis presque 10 ans aujourd’hui.
Ces différents terroirs permettent une certaine sécurité notamment en termes climatiques, même si les machines ne sont pas toujours bien adaptées aux différents sols des deux sites.
Sur leur exploitation, qui tend vers l’autonomie, la famille Boudon continue également au quotidien à améliorer ses pratiques, ses techniques, pour continuer de progresser par exemple sans avoir recours à différents intrants comme dans l’agriculture conventionnelle.

Quelles pratiques sont utilisées par la Ferme des Rives pour s’améliorer
Pour citer quelques-unes des actions misent en place, le labour superficiel qui leur permet de mieux gérer les adventices, que le commun des mortels nomme les « mauvaises herbes » et réduit la consommation de gasoil ou encore la mise en place d’un travail partenarial avec d’autres structures environnantes.
Par exemple, outre l’appartenance à une CUMA, qui permet la mutualisation de moyens comme du matériel agricole, la Ferme des Rives travaille, par exemple, avec des apiculteurs, comme le GAEC « Noirs d’Abeilles », pour éviter la prolifération des méligèthes du colza. Ces derniers, de petits coléoptères, viennent pondre dans les fleurs non fécondées et la mise en place de ruches à proximité a pour effet d’accélérer la pollinisation et donc de venir directement concurrencer ce petit ravageur qui ne trouvent plus d’endroits propices pour déposer ses œufs.

Le GAEC de la Ferme des Rives, une exploitation agricole céréalière bio de Haute-Loire, spécialisée dans la fabrication de farines bio et de pâtes alimentaires bio artisanales.
Ou trouver les farines et les pâtes bio du GAEC des Rives
Le GAEC de la Ferme des Rives, qui reçoit du public certains jours de la semaine, sur réservation uniquement, est également présent dans les rayons de la Ferme Ponote, au Puy-en-Velay.
Elle participe également à l’approvisionnement de la restauration collective auvergnate en produits bio et locaux et donne ainsi la possibilité à différentes collectivités de bénéficier des meilleurs produits de la région avec la plateforme Auvergne Bio Distribution.

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