Home Distillers, whisky Auvergnat artisanaux

Il est déjà tard. Le village de Cunlhat s’est refermé sur lui-même à la faveur de la nuit. Tout est silencieux, hormis quelques éclats de voix qui se font entendre derrière les volets fermés d’une poignée de maisons. Le calme s’installe peu à peu, le Livradois s’endort. C’est l’heure, pour la faune nocturne, de prendre possession du plateau.
Pourtant, tout est silencieux. Hormis le murmure du ruisseau de Mounoux, aucun animal ne vient troubler le silence. Quelque chose se prépare.
Pour qui est familier de ces heures tardives, le bruit caractéristique d’une vieille porte de garage, qui s’ouvre en pesant sur ses gonds, ne serait pas passé inaperçu, mais personne n’écoute.

Il est déjà tard et c’est l’heure qu’ont choisi Bérenger Mayoux et son frère, Pierre-Henry, pour rejoindre leur distillerie clandestine afin de s’adonner à leur respectable passion commune, la production d’eau-de-vie.
Ainsi venait de naitre ce qui allait devenir la Distillerie des Bughes, distillerie artisanale auvergnate de la gamme de whisky et de spiritueux de malt « Home Distillers » notamment.
Home Distillers, Distillerie des Bughes, whisky Auvergnat et spiritueux artisanaux
Travaillant beaucoup avec les professionnels, il était indispensable pour la Distillerie des Bughes de proposer une gamme relativement large.
Ainsi, Home Distillers, c’est du whisky, qui constitue l’ADN de la distillerie, du gin, de la vodka, mais également trois liqueurs de verveine, boisson emblématique de la Haute-Loire, ainsi que du Vermouth, de l’hypocrace, un petit rayon « vrac » avec différentes liqueurs, de la téquila et enfin du rhum en achat-vieillissement-revente, de la Réunion et du Venezuela.
Notons ici que cette entreprise est encore jeune et, si Bérenger et Marion, sa compagne, ambitionnent de pouvoir produire le maximum de boissons à partir de matières premières de première qualité, bio et locales, ce n’est pas encore le cas. Ainsi, L’Echoppe Auvergnate a sélectionné pour vous celles qui mettent à l’honneur les matières premières bio et/ou locales. L’objectif étant de vous permettre de découvrir les meilleurs whiskies, pur malt et autres liqueurs auvergnates tout en accompagnant une entreprise qui n’a de cesse d’améliorer la qualité de ces produits. Il ne fait aucun doute que L’échoppe Auvergnate élargira son rayon « Home Distillers » au fil du temps, vous en serez les premiers informés.

Les produits bio, locaux et artisanaux Home Distillers
- Le « Petit Beurre », avec 100% de malt d’orge auvergnat, non tourbé, né en 2018, produit trop jeune pour avoir l’appellation « whisky », c’est un pur malt très fruité. Idéal à l’apéritif.
- Le « Pousse Café », 100% pur malt également de seigle bio dont une partie a été torréfiée, ce qui lui donne une note de cacao et de café, parfait au digestif.
Ces deux produits, le « Petit Beurre » et le « Pousse Café » ouvrent la voie du Whisky bio et local pour la Distillerie des Bughes.
- La Verveine « Padré »: réalisée à partir de matières premières 100% issues de l’agriculture biologique.
- La Fine verveine : réalisée à partir de matières premières cultivées dans le jardin familial, sans aucun apport, mais non labelisée.

La Distillerie des Bughes, producteur de whiskys d’Auvergne
Si tout a commencé avec les fruits, tout aurait pu s’achever avec eux, tant le résultat des premières distillations de nos « Home distillers » du Livradois, grâce à un alambic fabriqué par leur père à partir d’un vieux fût de bière, était immonde. Mais c’était sans compter sans la véritable passion qu’éprouvait Pierre-Henry pour l’art de la distillation.
Très rapidement, à force de nuits passées, tous les deux, au fond du garage familial, à expérimenter, à tenter d’améliorer la qualité de leur « tord-boyaux », Bérenger se prit au jeu et fût saisi du même mal que son frère, le virus de la distillation. La distillerie clandestine des frères Mayoux venait de naître, à côté de Cunlhat, en plein cœur du Parc Naturel Régional du Livradois-Forez, avec pour seul et unique objectif de se faire plaisir, pas de commercialiser.

Très rapidement, ce dernier acheta son premier alambic afin de poursuivre l’aventure familiale et de continuer de progresser et, en 2014, l’activité illicite de nos deux artisans prit un virage décisif. En effet, freiné par l’aspect illégal de la production d’alcool, et bien que réservée à leur seule consommation personnelle, Bérenger voulu officialiser l’entreprise tandis que son frère, de plus en plus accaparé par sa vie personnelle et professionnelle, choisit de se retirer.
L’atelier clandestin de production d’eau-de-vie et de whisky des frères Mayoux allait devenir la Distillerie des Bughes, du nom du hameau de leurs parents dans lequel elle était installée, avec Bérenger Mayoux, désormais seul à la barre.
Les frères Mayoux, de l’eau-de-vie de fruits au whisky artisanal
A l’image de leur grand-oncle, qui, tous les automnes, comme beaucoup de gens sur le plateau du Livradois-Forez, amenait ses fruits à l’alambic pour en faire de l’eau-de-vie, c’est avec des fruits que Bérenger et son frère ont débuté dans l’art de la distillation.
Complètement autodidactes, leurs premières tentatives, à partir des pommes « déclassées » du jardin, furent plus que décevante mais, s’il fallait beaucoup de courage pour les boire, et nos deux apprentis distilleurs n’en manquaient pas, elles furent toutefois riches d’enseignements. Plutôt sûr de leur technique, le piètre résultat obtenu ne pouvait venir que du choix de la matière première. Par la suite, poires et prunes, de plusieurs variétés différentes, leurs permirent d’évoluer positivement dans la distillation.
Mais, si la production d’alcool de fruits était quelque peu dépendante de la qualité de la matière première, elle était également soumise à une forte saisonnalité. De là, Pierre-Henry eut l’idée de tenter de distiller du grain et de fabriquer du whisky. Il suffisait de brasser puis de distiller, ce qui ne paraissait pas plus compliqué que ça à leurs yeux et, dans la mesure ou nos deux compères étaient plutôt amateurs de ce breuvage, le plus souvent mélangé à une boisson américaine célèbre, ils ne prenaient pas beaucoup de risques.

Malheureusement, tout ne fût pas aussi simple. Le brassage, étape absente pour la production d’alcool de fruits, s’avérait beaucoup plus difficile qu’il n’y paraissait et les premiers essais donnèrent des cuvées médiocres. Toutefois, loin de se décourager, cette mésaventure incita plutôt nos deux producteurs à persévérer, à s’intéresser de plus près à cette technique qui demandait de vraies compétences.
Avec le whisky, avec l’intérêt que portait nos deux compères à la combinaison brassage-distillation, leur travail devenait de plus en plus sérieux, de plus en plus pointu. Contraint de parfois ne faire varier qu’un seul paramètre pour faire évoluer la qualité de leurs distillats, il fallait gouter pour apprécier les résultats. L’additif américain fût mis de côté, Bérenger et son frère devenaient, peut être sans le savoir, les premiers « home distillers » du plateau, à l’image des « Moonshiners » américains, qui produisaient leurs alcools de manière clandestine pendant la prohibition.
Le côté « festif » associé à fabrication de quelques litres d’eau-de-vie de fruits céda peu à peu face à l’exigence requise pour progresser dans la distillation de grains. Bérenger, qui était, et qui demeure, un grand amateur d’eau-de-vie de fruits, s’est de plus en plus intéressé au whisky et à sa production, au point d’en faire son activité principale aujourd’hui.

La Distillerie des Bughes et les Caves Marcon, une rencontre réussie
Quand, en 2014, l’atelier de distillation clandestin des frères Mayoux, lieu d’expérimentation dédié à leur seul plaisir, devint la Distillerie des Bughes, Bérenger, qui bénéficiait jusqu’alors des compétences précieuses de son frère, s’est retrouvé seul. Aussi, convaincu que les avis de sa famille et de ses proches n’étaient pas des plus objectifs, lui qui avait toujours vu cette activité comme une passion plus qu’un métier, un loisir, avant tout pour le côté « festif » lié à la production d’alcool, de manière illégale ou pas, prit quelques bouteilles de sa meilleure cuvée et prit le chemin des Caves Marcon, au Puy-en-Velay, pour tenter de savoir ce que valait réellement ses distillats.
Sur place, en plein mois de décembre, juste avant les fêtes, il rencontra le propriétaire de la cave, Vincent Legrand. Ce dernier, plutôt amusé par cette démarche incongrue et surtout très intéressé pour goûter ce breuvage local lui demanda de revenir après le coup de feu de fêtes de fin d’année. Ce que fit Bérenger qui rappela le « mec au béret », puisqu’il n’avait pas retenu son nom, quelques semaines plus tard.

Juste désireux de glaner quelques conseils et surtout un avis éclairé, Bérenger obtenu beaucoup plus que ça. Il y eut un vrai échange, et, malgré une rencontre plutôt insolite entre les deux hommes, Vincent Legrand prit le temps de découvrir les distillats et proposa, après de nombreux conseils notamment sur la commercialisation de spiritueux, d’en mettre à la vente. Les premières bouteilles « made in Haute-Loire » furent vendues et Bérenger commença peut-être, à ce moment-là, à se dire que la Distillerie des Bughes pouvait rêver d’un avenir un peu plus ambitieux que de rester au fond d’un garage.
Jusqu’en 2017, la Distillerie des Bughes s’appliqua à progresser, vendit quelques bouteilles, mais demeurait, avant tout, une activité de loisir. En janvier 2017, Bérenger, toujours salarié d’une grande maison altiligérienne spécialisée dans la maroquinerie de luxe, quittait définitivement son emploi. En parallèle, la distillerie allait prendre encore un peu plus d’envergure avec deux alambics supplémentaires. En 2018, faute de place, la distillerie déménage dans son propre garage à Solignac sur Loire.
Whiskies artisanaux, Verveine bio & locale, spiritueux, une gamme large pour la Distillerie des Bughes
En quittant le garage familial pour rejoindre les locaux de Solignac-sur-Loire, Bérenger, soutenu depuis le début, à Cunlhat, par sa compagne, Marion, qui allait prendre une place de plus en plus cruciale dans l’entreprise, allait pouvoir se consacrer corps et âmes à la Distillerie. Toujours accompagné par les Caves Marcon, il allait continuer de progresser et d’étoffer la gamme de produits disponibles, avec entre autres, les liqueurs de verveine, mais toujours habité par la même motivation qu’au départ de l’aventure, se faire plaisir avant tout.
Quand tu attends pendant plusieurs mois, il y a un truc de génial quand tu goûtes, même s’il est mauvais, il y a quelque chose de magique
Toutefois, à partir du moment où il a eu la possibilité de se consacrer à temps plein à cette activité, et même s’il appréciait particulièrement l’aspect « confidentiel » de ses recherches, l’envie de plaire, de surprendre et de pouvoir être fier de ses produits se fit de plus en plus prégnante.

Avec Marion, qui a rejoint officiellement la Distillerie des Bughes en 2019, et qui participe pour beaucoup à l’élaboration des nouvelles recettes et à la fabrication, deux aspects leurs tiennent particulièrement à cœur :
- Surprendre au niveau des vieillissements de leurs whiskies, notamment parce qu’il subsiste beaucoup d’à priori sur les jeunes whiskies, auvergnats de surcroit.
- Démontrer qu’un pur malt, qui ne possède pas l’appellation « whisky », fabriqué à partir de l’utilisation de copeaux, peut être un produit de qualité.
La première cuvée est sortie en 2020 puisque les spiritueux de malt ont besoin de 3 ans de vieillissement pour pouvoir bénéficier de l’appellation « whisky »
L’idée étant de pouvoir conforter la production de whisky pour pouvoir reprendre l’activité de base de la Distillerie, celle qui le faisait vibrer du temps de l’atelier clandestin des frères Mayoux, l’expérimentation, la recherche. Pour Bérenger et Marion, l’utilisation de copeaux, n’est pas forcément destinée à « gagner du temps » pour aromatiser une boisson, mais peut également permettre d’élaborer des produits de première qualité. Essayer d’autres essences de bois que celles utilisées traditionnellement pour la fabrication des fûts, comme l’olivier par exemple, tenter des essais avec des brûlages différents, aller jusqu’à fabriquer ses propres copeaux.
La Distillerie des Bughes, Producteur de whisky auvergnat de fabrication artisanale
Née au fond d’un garage, sur le plateau, à proximité de Cunlhat, sur le territoire du Parc Naturel Régional Livradois-Forez, la Distillerie clandestine des frères Mayoux est de l’histoire ancienne. Il se raconte qu’il y a de nombreuses années, deux frères produisaient clandestinement de l’eau-de-vie de fruits et du whisky. Mais, à l’image des « Moonshiners » américains, qui ont fait la gloire de dangereux gangsters tel qu’Al Capone, leur atelier illégal a aujourd’hui disparu.
Pourtant, le feu crépite toujours sous l’alambic, ou plutôt devrait-on dire, sous les alambics, avec un « s », car si l’atelier originel n’existe plus, ce n’est pas pour autant que la production s’est arrêtée.

Née au fond d’un garage de Cunlhat, et après un passage sur la commune de Solignac-sur-Loire, la Distillerie des frères Mayoux, devenue aujourd’hui la Distillerie des Bughes, est maintenant installée au plus près de la capitale départementale du Puy-en-Velay, à Polignac.
En effet, depuis juin 2021, Marion et Bérenger, qui recherchaient un bâtiment telle qu’une ancienne ferme, si possible avec des murs en pierre et avec au moins 7 à 800m² de surface, on eut un véritable coup de cœur pour leurs nouveaux locaux.
Ils pensaient, peut-être un peu naïvement que ce serait facile mais estiment aujourd’hui avoir eu beaucoup de chance de pouvoir trouver quelque chose qui corresponde à leurs attentes.
Ancienne ferme, ancienne école et ancienne brasserie notamment, une nouvelle vie recommence dans ce grand bâtiment sous l’impulsion de la Distillerie des Bughes. Avec un espace de vente magnifique, notre couple va également bénéficier de toute la place nécessaire pour établir leur distillerie, avec notamment un magnifique alambic qui a servi à la production de Cognac pendant de nombreuses décennies et leur chai qui va leur permettre de faire vieillir leurs breuvages et continuer de progresser dans la fabrication, entre autres, de whiskies altiligériens.

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