Les Prodarts alimentation

Huilerie des Bonnes Fées, huiles bio artisanales gastronomiques

3 commentaires - 11 minutes de lecture
huile-bio-torrefaction-noisette

Lorsque l’on pénètre pour la première fois dans le local de Françoise Gimet, à Ludesse, ce n’est pas le bruit qui vous surprend le plus. A l’instant même où vous franchissez la porte, vous avez la certitude d’être au bon endroit, même si vous n’étiez jamais entré dans une huilerie.

francoise-gimet-huiliere-bio-artisanale

Françoise, son casque vissé sur les oreilles, s’affaire au-dessus de sa poêle fumante d’où se dégage cette douce odeur si caractéristique de la torréfaction.

La presse « Valette & Garreau » est prête, il ne reste qu’à y déposer la pâte rapidement retirée de la poêle… D’ici quelques minutes, quelques litres d’huile de noix, au goût si particulier, en sortiront.

Nous sommes dans le Puy-de-Dôme, à quelques kilomètres de Champeix, dans « L’Huilerie des Bonnes Fées » de Françoise Gimet, spécialisée dans la production artisanale d’huiles gastronomiques et le pressage à façon.

Quelles huiles bio, artisanales et locales à l’Huilerie des Bonnes Fées

Outre le travail à façon, pour lequel Françoise met tout son savoir-faire à votre service pour sublimer vos récoltes de noix ou de noisettes notamment, Françoise Gimet, l’artisane de l’huilerie de Ludesse produit ses propres huiles. Parmi ces dernières, trois huiles de grande qualités, produites à partir de matières premières bio et locales, ont été sélectionnées par L’échoppe Auvergnate : les huiles de colza, de tournesol et de chanvre.

huile-tournesol-bio_auvergne

L’huile de Colza bio artisanale de L’Huilerie des Bonnes Fées

« Cette année, le Colza provient du Chambon sur Lignon » précise Françoise. Il n’est pas évident de trouver du Colza bio de grande qualité issus des grandes plaines comme la Limagne.

En effet, les quelques parcelles en bio font office de « refuge » pour tous les organismes, dont les parasites, qui fuient les champs alentours, traités par tous les produits déversés par les agriculteurs en agriculture conventionnelle. La Haute-Loire étant plus en altitude, ce département héberge moins de parasites et il est possible de produire plus facilement du colza en Bio.

En contrepartie les rendements y sont moins élevés et le coût de la matière première s’en ressent, ce qui se répercute sur le prix final de cette huile artisanale bio de grande qualité.

francoise-gimet-artisane-huiliere

L’huile de colza bio torréfiée de L’huilerie des Bonnes Fées est une huile qui a beaucoup de succès. Très goûteuse, parfaite pour une salade de tomates l’été ou de brocolis l’hiver, c’est une huile assez puissante. Idéale en assaisonnement, un trait de cette huile déposée sur une pièce de bœuf à peine sortie du barbecue, à la place d’un beurre persillé par exemple, apportera une touche surprenante à votre plat.

noix-noisettes-bio-huile-artisanale

Enfin, outre ses qualités gustatives, l’huile de colza bio est naturellement très riche en oméga 3 et en vitamine E, particulièrement intéressants pour l’organisme.

L’huile artisanale de Tournesol bio de Françoise Gimet

Comme pour le Colza, le tournesol utilisé par Françoise Gimet provient d’Auvergne. Il s’agit d’une variété de tournesol bio « oléique », c’est-à-dire destiné à faire de l’huile. La torréfaction, notamment pour éliminer l’humidité, réduit l’amertume (pour les noix), mais surtout apporte une légère touche « grillée » qui apporte aux huiles de Françoise une identité particulière, un goût bien spécifique voire atypique. Concernant le tournesol, cette étape lui donne un goût prononcé, à l’image des « pipas » espagnoles.

huilerie-bonnes-fees-bio-auvergne

Lors de cette étape, toute la maitrise de l’artisane est nécessaire afin de ne pas trop chauffer pour ne pas dénaturer les qualités nutritionnelles du produit et ne pas risquer de le brûler et de le rendre inutilisable.

L’huile de tournesol produite à L’huilerie des Bonnes Fées est idéale en assaisonnement mais également en cuisson puisqu’elle est capable de supporter des températures élevées. Elle permet de faire des choses simples mais variées. C’est un peu le passe-partout des huiles gastronomiques de L’huilerie des Bonne Fées.

huilerie-bonnes-fees-francoise-gimet-artisane

L’huile de chanvre bio de L’huilerie des Bonnes Fées, pour la table et pour la peau

En plus d’être bio, le chanvre utilisé par Françoise permet de valoriser cette plante qui est utilisée par les agriculteurs de Haute-Loire, pour la culture des lentilles, comme couverture végétale pour éviter l’ensemencement de leurs parcelles.

Relativement récente au catalogue de L’huilerie des Bonnes Fées, puisqu’elle n’est disponible que depuis le printemps 2021, Françoise Gimet, ne la commercialise qu’en petite bouteille de 25cl car c’est une huile qui s’oxyde relativement vite.

Cette huile de grande qualité offre un goût d’herbes fraiches qui se marie bien avec les salades de graines par exemple, comme le quinoa ou la semoule mais convient également parfaitement pour des poireaux en salade ou sur un filet de poisson.

Cerise sur le gâteau, l’huile de chanvre possède également des qualités très recherchées en cosmétique. Elle est en effet idéale pour revitaliser la peau en lui redonnant élasticité et douceur. Vous pourrez donc utiliser l’huile de chanvre bio de L’huilerie des Bonnes Fées pour la cuisine, mais également en masque ou pour faire des massages.

huile-bio-torrefaction-noisette

Françoise Gimet, l’histoire d’une reconversion

Bien qu’originaire d’une région renommée, au 18ème siècle, pour ses plantations de noyers, ou le moindre village avait son huilerie, la Limagne, Françoise n’est devenue productrice d’huiles qu’assez récemment, puisque L’huilerie des Bonnes fées n’existe que depuis 2017.

Issue d’une formation en école de commerce, spécialisée dans la communication et la commercialisation, Françoise fût, pendant de nombreuses années, directrice marketing d’une grande entreprise auvergnate. Mais, au bout d’une trentaine d’années, ce métier, qui lui avait tant apporté, ne correspondait plus à ses aspirations.

huile-noisette-artisanale-bio

Ceci étant dit, sa situation lui permettait quand même de voir l’avenir relativement sereinement et, après une période de quelques années à son compte, un petit travail d’introspection lui fit prendre conscience de son envie de changement. Françoise, qui avait eu beaucoup de responsabilités dans sa vie professionnelle, qui avait eu la chance de pouvoir voyager, désirait passer à autre chose. La vie est trop courte pour faire tout le temps la même chose.

Elle voulait un travail un peu plus physique, pour « résister » aux années qui passent, et travailler de ses mains, si possible dans l’alimentaire. L’idée de se mettre à la fabrication de confitures artisanales commença à émerger.

Toutefois, en femme organisée et responsable, elle confronta son idée au jugement de ses proches et, si son mari l’avait déjà mis en garde sur le fait qu’il y avait déjà beaucoup de concurrence sur ce créneau, c’est un vieil ami qui fit germer en elle l’idée de produire de l’huile. Lui-même huilier amateur, il invita Françoise à l’accompagner dans ses premières tentatives, ses premières productions, ce que nous pourrions appeler sa période d’essai. Ainsi, c’est à Lezoux, chez son ami que Françoise pris sa décision. Nous sommes en 2015 et le projet de L’Huilerie des Bonnes Fées de Françoise Gimet venait de naitre.

francoise-gimet-huilerie-bonnes-fees

L’huilerie artisanale de Ludesse et ses histoires de fées…

Depuis son premier essai réalisé au printemps 2015, à Lezoux, chez son ami Philippe, huilier amateur depuis déjà plusieurs dizaines d’années à l’époque, et sa première « serrée » d’huile dans son huilerie de Ludesse, le cheminement de Françoise n’a pas été un long fleuve tranquille. Peut-être y a-t-il un peu de magie dans cette histoire, magie de l’amitié, de la passion, une magnifique aventure, pour ne pas dire un conte de fées.

Si Françoise sait ce qu’elle veut, si elle possède une motivation à toute épreuve, toute cette histoire aurait pu ne rester que de l’ordre de l’idée, tant on ne s’improvise pas huilière. Depuis la formation nécessaire pour réussir à produire une huile de qualité, sans risquer de tout perdre, notamment au moment de la torréfaction, jusqu’à l’installation, du local aux machines, peut-être que rien n’aurait été possible sans l’intervention des deux « fées » de L’huileries des Bonnes Fées.

huilerie-artisanale-bio-auvergne

Philippe tout d’abord, qui est celui qui a mis le pied à l’étrier à Françoise, en lui soufflant l’idée et en l’accueillant dans son huilerie personnelle pendant deux hivers et sans qui Françoise ne se serait vraisemblablement pas lancée dans l’aventure. Jean-Pierre ensuite, le « magicien » de la « Valette & Garreau » puisque sans lui, Françoise n’aurait jamais pu restaurer sa presse mythique qui, à elle seule, peut justifier une visite de l’atelier de Ludesse.

Comment restaurer la presse « Valette et Garreau », l’œuvre de Jean-Pierre

Dès l’hiver 2016, un véritable parcours du combattant, pour dénicher les précieuses « machines » indispensables pour son activité, a débuté pour Françoise et, sans l’aide de Jean-Pierre, elle n’en aurait vraisemblablement jamais vu le bout.

Porte à porte, petites annonces, visite d’anciennes huileries, ce fût une étape très compliquée. Finalement, après avoir distribué à ses proches des photos de ce qu’elle recherchait, un peu en désespoir de cause, c’est une tante à elle qui a évoqué la possibilité qu’elle avait déjà vu de tels outils dans une vieille maison, sur la commune de Pionsat, à proximité de Saint-Eloy-les-Mines dans le Puy-de-Dôme. Dans cette vieille bâtisse, dormait, entre autres, une vieille presse « Valette & Garreau » datant du début du siècle dernier, une pompe, un aplatisseur et la fameuse poêle indispensable pour l’étape de la torréfaction.

pressoir-huile-bio-auvergne

Toutefois, si les machines étaient dans un état relativement correct, ce qui, au vu de leur rareté, semblait déjà inespéré, elle ne l’était pas suffisamment pour que Françoise puisse espérer les faire fonctionner telles quelles.

C’est là que Jean-Pierre, ancien ajusteur-fraiseur chez Michelin a apporté sa pierre à l’édifice de L’Huilerie des Bonnes Fées en réalisant un véritable travail d’orfèvre, qui a duré 7 mois, pour leur remise en état.

Il ne manquait qu’un broyeur à noix et un local pour que Françoise puisse démarrer. Elle dénicha le premier à Poitiers en 2016 et, à la recherche d’un local au sud de Clermont-Ferrand, elle finit par trouver ce qui aller devenir L’huilerie des Bonnes Fées en 2017. La première « serrée » d’huile de l’huilerie de Françoise Gimet eut lieu en janvier 2018.

La production de L’huilerie des Bonnes Fées et le travail à façon

Après quelques années passées à broyer, aplatir, torréfier, presser et embouteiller les huiles obtenues à partir des meilleures matières premières bio sélectionnées par l’artisane huilière de L’huilerie des Bonnes Fées, Françoise met également ses compétences au service des particuliers et des professionnels pour du travail à façon. Françoise produit ainsi des huiles, notamment de noix, pour des personnes provenant de toute l’Auvergne.

Sa gamme va de l’huile de chanvre (chenevis) à l’huile de noix, et notamment par celle de noisette, de tournesol et de colza.

Sur place, une petite boutique et surtout la possibilité d’assister au fonctionnement des machines en compagnie de Françoise qui, véritablement passionnée par son activité artisanale, vous expliquera les différentes étapes nécessaires pour réaliser une huile gastronomique de qualité.

 






Commentaires

Laisser un commentaire

Votre commentaire sera révisé par les administrateurs si besoin.